Ils nous ont quittés

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 posté par MC Jean Gab1 : 
Raoul Ruiz, un cinéaste iconoclaste

Raoul Ruiz vient de s'éteindre à 70 ans. Son cinéma iconoclaste aura évité toutes les normes pour mieux toucher du doigt l'éternité. Trois vies et une seule mort, Généalogies d'un crime, Le temps retrouvé ou plus récemment Mystères de Lisbonne, sont autant de jalons dans une oeuvre libre et puissante. Hommage.
En corrigeant à peine un titre de ses nombreux films, on pourrait baptiser cet hommage à Raoul Ruiz - décédé aujourd'hui vendredi 19 août à tout juste 70 ans - : Mille vies et une seule mort. Car si beaucoup de cinéastes tracent des lignes claires, Ruiz aura toujours préféré les chemins de traverses, les chausse-trappes et les récits à tiroirs, comme en témoigne son dernier opus : le monumental Mystères de Lisbonne.
Avant d'entrer dans les films du Franco-chilien, le spectateur était, en effet, prié de laisser ses repères à l'entrée de la salle et d'avancer à l'aveugle dans un labyrinthe où rien n'était vraiment sûr, mais où tout semblait permis. Chaque image aimait ainsi à contredire le réel. A l'instar du héros de son Hypothèse du tableau volée (1979) qui cherchait désespérément à établir des connexions entre des oeuvres, le cinéaste croisait le fer contre des intrigues, des personnages et des mondes à priori irréconciliables. Une posture d'iconoclaste qui permettait toutes les audaces : adapter l'inadaptable - Proust en l'occurrence ! (Le temps retrouvé (1998)) ; faire valser les vivants et les morts (Trois vies et une seule mort (1995) ; Généalogies d'un crime (1996)) ; dynamiter tous les genres supposés (l'ensemble de son oeuvre) ; ou encore surprendre son monde en "osant" des castings improbables. On se souvient par exemple que l'Inconnu Didier Bourdon, à peine sortie d'"Isabelle a les yeux bleus", a été sa muse dès 1992 dans L'Oeil qui ment ; que Pierre Bellemare a été son narrateur dans Trois vies et une seule mort, que plus récemment le taxi Frédéric Diefenthal et la pulpeuse Laetitia Casta étaient ses Ames fortes (2001) dans une relecture très personnelle de Jean Giono. En dehors des modes et des écoles donc, envers et finalement contre personne.

Un cinéma flamboyant, toujours vacillant
Pourtant, l'intelligentsia de son pays natal a eu tôt fait de lui coller une étiquette sur le dos. Le voilà ainsi traité dès son plus jeune âge -20 ans à peine-, de surréaliste. Autant dire démodé et rétrograde. Qu'importe, pour le jeune homme né avec la tuberculose en guise de poupée, il faut savoir composer avec les ombres maléfiques.
Né en 1947, l'enfant malade va beaucoup au cinéma, l'école de sa vie. Plus tard, il quitte sa province et fréquente les intellos de la capitale Santiago. C'est la découverte des "noms importants" : Welles, Truffaut et surtout Godard, grâce à qui il apprend notamment que "le travelling est une affaire de morale" ou plutôt de "mélancolie" en ce qui le concerne. Exilé après le coup d'Etat en 1973 qui voit la démocratie chilienne d'Allende tomber aux mains de Pinochet, il s'installe en France.
Son cinéma jusqu'ici théorique se libère grâce notamment à sa rencontre capitale avec le producteur-mentor Paolo Branco qui va dès lors accompagner toutes ses folies. Les films de Ruiz deviennent alors, selon ses propres mots, "plus flamboyants, plus proches de la BD" avec "l'envie de raconter plusieurs histoires en même temps." Cet élan artistique entraîne tour à tour son cinéma vers des sommets de baroque (Le temps retrouvé), d'humour (Ce jour-là) ou de romantisme (Mystères de Lisbonne) qui se lisent comme des réflexions sur l'acte de voir, donc de croire. L'homme s'est éteint aujourd'hui et avec lui une lumière belle et puissante parce que toujours vacillante. Les images de Ruiz -comme son éternelle moustache!-, vont terriblement nous manquer.
lexpress.fr

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